
Nombreux.ses sont ceux.celles qui se sont moqué.e.s de la nouvelle photo du Conseil Fédéral. Moi, je dois avouer, elle m’a émue.
Dans cette période chahutée, il y a des choses qui restent. Comme ce cliché.
Chaque fin d’année, c’est le même rituel: la présentation de la nouvelle photo de notre gouvernement. Pandémie ou pas. Une simple photo comme un phare dans la nuit. Une certaine idée de la Suisse.

Mais la belle leçon que je tire de cet exercice photographique annuel, c’est la notion de collectif. Et, aujourd’hui, Dieu sait qu’on en a besoin!
D’abord la photo du Conseil Fédéral reflète toujours un peu le style du.de la président.e nommé.e pour l’année.
Même s’il.elle n’a pas un poids énorme dans sa fonction au contraire d’autres pays, il.elle a au moins celui de pouvoir choisir le photographe et le look de « sa » photo. C’est à peu près le seul egotrip qu’on lui accorde pendant son année de présidence.
(Un egotrip qui dure souvent le temps que les médias en parlent, c’est-à-dire pas très longtemps parce que, pour cette photo, c’est un peu vite diffusée, vite oubliée.)
Et les autres s’y plient. Que ça leur plaise ou non.
Pour le jeu collectif, vous allez me dire qu’on repassera. Une personne qui décide et les autres qui s’y plient, c’est plutôt tyrannique comme façon de gouverner.
Oui sauf que… Chacun.e fait confiance. Si ça ne correspond pas aux goûts de chaque personne présente sur la photo (dont un.e dont on ne sait jamais qui c’est. Même si cette pandémie lui aura quand même donné un peu plus de visibilité durant les désormais célèbres conférences de presse du gouvernement), chacun.e sait que ce n’est que pour une année.
L’année prochaine, il y aura un.e autre président.e et donc une autre photo avec certainement les mêmes personnes représentées. De l’avis de certain.e.s, ce sera mieux. De l’avis d’autres, moins bien. (Ne dit-on pas qu’on ne peut de toutes façons pas plaire à tout le monde?)
Et ainsi de suite…
Il n’y a qu’à regarder les clichés des dernières années pour s’en rendre compte.
Toujours pareil et toujours un peu différent en même temps. Un peu comme la Suisse au fil du temps.

Cette douceur dans le changement qui passerait presque pour de l’immobilisme a un côté rassurant. En tous cas ces derniers temps. Alors, rien que pour ça, vive la Suisse et son nouveau président! 😉
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